La gestion d’une forêt privée : des droits et des responsabilités 

Être propriétaire d’une forêt permet de bénéficier d’un espace propice aux loisirs et au repos : cueillette, promenade, sport… Durant la crise sanitaire, les Français ont vivement ressenti le besoin de s’y ressourcer car elle apporte calme, sérénité, air pur.  

Mais si le propriétaire forestier privé peut profiter de ses bienfaits au quotidien, la forêt est également synonyme de responsabilités et il peut être utile pour un propriétaire de se faire accompagner pour gérer sa forêt.

Prendre soin de sa forêt

Pour transmettre une forêt saine ou pouvoir en tirer des revenus, il est crucial de la gérer de manière responsable et durable en intégrant ses spécificités : sol, climat, accès, zonages, risques cynégétiques… Cela signifie de veiller à ce qu’elle soit en bonne santé, à prendre en compte les enjeux environnementaux, et à ne pas la surexploiter. En prenant soin de sa forêt, le propriétaire peut en profiter et en faire profiter sereinement, tout en garantissant sa multifonctionnalité. 

Selon l’article L112-2 du Code forestier, « Tout propriétaire exerce sur ses bois et forêts tous les droits résultant de la propriété dans les limites spécifiées par le présent code et par la loi, afin de contribuer, par une gestion durable, à l’équilibre biologique et à la satisfaction des besoins en bois et autres produits forestiers. Il en réalise le boisement, l’aménagement et l’entretien conformément à une gestion durable et multifonctionnelle ». 

  • la protection et la mise en valeur des bois et des forêts ainsi que le reboisement,  
  • la conservation des ressources génétiques et de la biodiversité forestière,  
  • la protection de la ressource en eau et de la qualité de l’air,
  • la préservation de la qualité des sols forestiers,  
  • le rôle de puits de carbone,  
  • et tout cela dans le cadre d’une gestion durable.  

Le propriétaire est donc responsable de la préservation de l’intérêt général à travers les choix de gestion opérés. 

On peut entendre que la forêt se gère seule, qu’elle n’a pas besoin de l’intervention de l’homme. En fonction des objectifs du propriétaire, cela peut être vrai. Toutefois, le changement climatique fragilise la forêt française (incendies, attaques sanitaires, sécheresse…) et la main de l’homme devient indispensable pour anticiper ces impacts, à travers une gestion adaptative.  

Une gestion durable et multifonctionnelle intègre les trois dimensions interdépendantes de la forêt : économique, sociale, environnementale. Il s’agit de produire du bois, matériau renouvelable, tout en veillant à maintenir un écosystème riche et diversifié qui constitue un lieu de loisirs et d’inspiration. 

La gestion forestière, un acte complexe

La gestion dépend des choix sylvicoles faits par le propriétaire ou/et le gestionnaire, elle est complexe et requiert des compétences particulières. Qu’une parcelle ait une vocation de production de bois ou non, il y a des impératifs dont il faut tenir compte dans la gestion courante d’une forêt : 

  • Le coût de l’entretien : création de chemins, élimination d’espèces invasives, débroussaillage, élagage, dégagement des lignes téléphoniques sont autant de tâches indispensables à la gestion courante d’une forêt, qui font appel à une main d’œuvre qualifiée et du matériel spécifique, et donc coûteux. 
  • La gestion des ressources : si un propriétaire souhaite produire du bois de qualité, il doit s’assurer d’optimiser les rendements tout en assurant la durabilité de sa forêt, par exemple en élaborant et en faisant agréer régulièrement un document de gestion, en procédant à des éclaircies dans les peuplements, en choisissant des essences forestières qui correspondent à la station, en préservant la qualité des sols. Un écosystème forestier en bonne santé rend de nombreux services aux hommes (stockage de carbone, régulation des ravageurs, modération des évènements extrêmes…) et est la meilleure garantie d’une production de bois de qualité. Gérer une forêt peut également impliquer des investissements notamment à l’occasion du renouvellement d’un peuplement. 
  • La prévention contre les incendies : les incendies de forêt peuvent être destructeurs et mettre en danger la sécurité des personnes et des biens et en fragilisant la filière locale. Le propriétaire forestier doit pouvoir mettre en place des mesures de prévention et de gestion des incendies comme le débroussaillage ou la mise en place de pare feu. 
  • Les problèmes de santé des arbres : il faut distinguer les dépérissements massifs dus aux attaques d’insectes et pathogènes des quelques arbres morts sur pied et au sol à l’échelle d’une parcelle. S’ils doivent être surveillés et abattus si nécessaire afin de ne pas causer de dommages aux personnes notamment, des arbres morts ne sont pas problématiques en forêt et présentent au contraire de nombreux bénéfices (arbres habitat, source de nutriments pour la fertilité des sols, source de nourriture). En revanche, des forêts entières peuvent être touchées par des maladies, fragilisant tout l’écosystème et la filière bois locale. Ces évènements prennent de l’ampleur avec le changement climatique. Le propriétaire forestier, pour garantir la pérennité de la forêt, doit la suivre et l’observer afin de détecter les signes de dépérissement et les traiter le plus rapidement possible. 
  • La gestion de l’eau : les forêts participent au cycle de l’eau et les sols forestiers constituent un filtre naturel de l’eau. La qualité du sol dépendant des choix de gestion forestière, il est indispensable de veiller lors de l’exploitation forestière à ce que les sols ne soient pas tassés par les engins forestiers, notamment en limitant leur circulation et en favorisant des périodes d’intervention adaptées. Il est également important de veiller à la présence de cours d’eau et à les préserver. 
  • Les problèmes d’accès : l’accès à certaines parties de la forêt peut être difficile en raison de la topographie du terrain ou de l’éloignement de certaines zones. Cela peut rendre difficile l’exécution de certaines tâches. Créer les accès aux parcelles éloignées représente un coût non négligeable. 
  • L’ouverture au public : un propriétaire forestier est libre de fermer l’accès à sa forêt. Toutefois, dans une logique de multifonctionnalité, il arrive que certain ouvre leur forêt au public pour s’y promener. Si la plupart des visiteurs sont respectueux, ce n’est pas sans risque pour le propriétaire qui peut faire face à des incivilités, dégradations, ou accidents sur sa propriété.  

Faciliter la gestion forestière avec Néosylva

Pour faciliter la tâche du propriétaire, Néosylva a construit une solution innovante qui permet d’accompagner les familles de propriétaires forestiers sur le très long terme en mobilisant les professionnels de la filière. Néosylva se concentre sur les parcelles ayant un besoin d’investissement (amélioration, enrichissement, reboisement, boisement) et finance tout ou partie des travaux sylvicoles. L’objectif est de valoriser le patrimoine du propriétaire, qui pourra transmettre une forêt multifonctionnelle, durable et rentable. 

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