On parle beaucoup de la lutte contre les incendies de forêt et le risque accru lié au changement climatique mais savez-vous comment les forestiers s’organisent pour prévenir des incendies et limiter leurs dégâts?
L’origine des feux de forêts
Sans l’homme, le vent et le feu régulent les forêts notamment dans les zones sèches et tempérées soumis à de plus en plus de sécheresse et de tempête. La réalisation des Plans de Prévention du Risque Incendie de Forêt (PPRIF) et la mise en place de différentes organisations comme la DFCI (Défense des forêts contre les Incendies) a permis de réduire de 80% des surfaces incendiés en 40 ans.
Aujourd’hui, on recense près de 4 000 feux par an pour 11 000ha de forêts incendiées. Ils sont à 90% d’origine humaine et 50% sont dû à des imprudences. La foudre est le seul déclencheur naturel d’incendie en France métropolitaine. Ce sont souvent des plus petits feux car la foudre est souvent accompagnée de pluies.
La gestion forestière pour prévenir des causes et limiter le risque incendie.
Voici quelques éléments de la gestion forestière pour prévenir des causes et limiter le risque incendie.
Limiter la masse de combustible.
En réalisant des éclaircies, la quantité de matière est plus faible et limite l’intensité du feu. Et, on récolte du bois, une matière renouvelable qui stocke du carbone.
Le débroussaillage permet aussi de réduire les départs de feux. Comme ils ont lieu en bordure d’allées, les efforts sont à concentrer sur ces zones. Il n’est pas nécessaire de tout débroussailler notamment pour permettre aux oiseaux de nidifier et également pour permettre la régénération de la forêt. Aussi, il vaut mieux prévoir le débroussaillage tôt dans la saison car le frottement ou le contact avec les pierres peuvent entrainer des départs de feu.
La création de pare-feu, zone non boisée, permet de limiter la propagation du feu. Ces zones demandent un entretien pour éviter l’embroussaillement. Le pâturage peut permettre de réaliser ce débroussaillage.
Adapter les essences
Les zones de résineux sont plus sensibles au départ de feux car les arbres laissent passer davantage la lumière et le vent et facilite l’asséchement du terrain. L’humus est composé d’aiguilles et est facilement inflammable quand il est sec. Le choix des essences est fait selon les conditions pédoclimatiques du secteur. Il n’est pas possible de se dire qu’il faut mettre que du feuillus pour limiter le risque. Il brule également. On ne va pas non plus raser les forêts pour ne pas avoir d’incendie de forêt ! Cependant, le fait de conserver des lisières avec la présence de feuillus permet de limiter les départs (principalement en bord de piste comme indiqué précédemment). Aussi, une bande composée de feuillus peut avoir un effet coupe-feu. Ces bandes et lisières jouent également un rôle en termes de paysage et de corridors écologiques.
ZOOM
Une « super-essence » contre le feu : le chêne liège. Savez-vous que tel un phénix, le chêne liège renait de ses cendres ? Le liège est un isolant naturel qui lui permet de se protéger contre la chaleur. Mais si l’intensité est trop forte ou les arbres jeunes, ils restent vulnérables.
Utiliser des outils appropriés et adapter les horaires d’intervention.
En limitant l’accès aux forêts, on limite le risque de provoquer accidentellement un incendie mais on laisse la porte ouverte aux actes malveillants. En laissant l’accès aux forêts à ses usagers notamment les propriétaires et les professionnels, cela permet de prévenir rapidement un départ de feu. Des interventions comme l’exploitation, le débardage et le transport ne sont pas des activités à risques même si quelques machines partent en fumée chaque année liée à des problèmes mécaniques (en été comme en hiver).
Une forêt gérée par des professionnels permet de limiter les départs et la taille des incendies. De plus les sylviculteurs contribuent à développer la biodiversité, épurer l’eau, améliorer le paysage et fournir un matériau durable.
Par la planification d’une gestion multifonctionnelle des forêts qui lui sont confiés, et en concertation avec les associations, les professionnels et les instances publiques, Néosylva contribue à prendre en compte tous ces enjeux et concevoir la forêt de demain.
@mercilespompiers